Concrètement, chaque fonctionnaire se verra allouer un numéro à sept chiffres que les policiers porteront sur la poitrine et les gendarmes sur l’épaule.
Les usagers qui s’estiment mécontents de leur traitement ou qui dénoncent des contrôles abusifs pourront désormais assortir leurs recours de ce fameux numéro. Comme l’indiquait Europe 1 vendredi, le coût total de la mesure est de 1,3 M€.
Cette réforme — qui ira de pair avec l’entrée en vigueur du code de déontologie commun à la police et à la gendarmerie — n’est pas du goût des principaux intéressés, loin de là. Face à la fronde des syndicats policiers, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a jugé bon, vendredi, de monter au créneau. Le locataire de la Place Beauvau a martelé que cette mesure n’était « pas un signe de défiance » et a assuré qu’il ne reviendrait pas dessus : « J’entends bien que [tous les policiers et les gendarmes] le portent », a-t-il insisté. « Ce numéro d’identification est un élément parmi d’autres visant à maintenir ou à rétablir le lien de confiance qui doit unir les forces de sécurité de notre pays à la population », précise Pierre-Henry Brandet, le porte-parole du ministère de l’Intérieur.
Mais, à quelques jours de l’entrée en vigueur du matricule, l’ensemble des syndicats de policiers (les gendarmes sont, de leur côté, soumis à un devoir de réserve compte tenu de leur statut militaire) dénoncent une mesure « stigmatisante » et « inutile ». « Nous sommes déjà l’institution la plus contrôlée de France, rappelle Frédéric Lagache, le secrétaire général adjoint du syndicat Alliance. Avec cette décision, le ministre laisse entendre qu’il ne fait pas confiance aux policiers et qu’il doute de la qualité de leur travail. » Le syndicaliste dénonce également « le coût incompréhensible de cette mesure, alors même que des commissariats manquent de matériel en raison d’économies budgétaires ».
Jean-Marc Bailleul, le patron du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), dénonce pour sa part « une décision superflue, qui est avant tout une contrepartie donnée par l’Intérieur aux associations, après l’abandon du récépissé ».
De fait, après l’avoir envisagé, le ministère a abandonné l’idée de la délivrance d’un récépissé après chaque contrôle d’identité, une mesure réclamée par plusieurs associations dénonçant, chiffres à l’appui, les contrôles au faciès. « C’était une option extrêmement lourde à mettre en place et qui n’offrait pas les garanties suffisantes », justifie-t-on Place Beauvau.
QUESTION DU JOUR : Approuvez-vous l'inscription du matricule sur les uniformes des gendarmes et policiers ?
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