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Le directeur du Centre arabe de recherches et d'analyses politiques et sociales (CARAPS) de Genève, Riadh Sidaoui, était le 19 juin sur RT France pour commenter l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA). Cet accord dont la signature était initialement prévue fin 2019, prévoyait l’instauration d’une zone de libre-échange avec l’Union européenne. Prolongement de l’accord d’association signé entre les deux parties en juillet 1995, l’ALECA devait notamment alléger les barrières douanières sur les produits issus de l’industrie agroalimentaire.

Pour Riadh Sidaoui, la Tunisie n'est pas en mesure de faire face à la libéralisation de certains secteurs comme le prévoit cet accord : «L'industrie tunisienne de textile était très prospère à Souk Ksar Hellal [une ville considérée comme la capitale du textile tunisien], aujourd'hui, elle est morte. A cause de quoi ? En raison de ces accords de libre échange», déplore-t-il tout en notant que la Tunisie ne disposait pas d'aides financières comme certains pays de l'Union européenne à l'instar du Portugal ou de la Grèce. 

«Les bureaucrates de Bruxelles doivent comprendre ce qui se passe dans ces pays du tiers-monde. Ce que signifie "une classe moyenne", "le pouvoir d'achat," "des licenciements par milliers"...», ajoute-t-il. 

Un accord mort-né ?

En Tunisie, l'accord est loin de faire l'unanimité : organisations non gouvernementales, syndicats, économistes ou encore élus, ont fustigé au cours de ces derniers mois un accord qui risquerait, selon eux, de fragiliser l’économie tunisienne. Face à cette fronde, le Premier ministre Tunisien Youssef Chahed a tenu à couper court à toute spéculation. 

«Tout accord devra prendre en considération la différence de développement entre les deux parties et la progressivité, et être accompagné par un ensemble de mesures pour [...] l'agriculture et la pêche», a-t-il déclaré le 12 mai, à l'occasion de la fête nationale de l'agriculture. 

Cette déclaration n'a, pour autant, pas rassuré les organisations syndicales à l'image de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Le 23 mai, elle a décidé de lancer «une nouvelle structure destinée à lutter contre l’accord de libre-échange». Celle-ci aura pour principale mission de «protéger le pays des conséquences graves de la signature de l’ALECA sur l’économie tunisienne, notamment les secteurs de l’agriculture et des services», selon un communiqué.

Lire aussi : Zone de libre-échange : piège ou opportunité pour l’Afrique ?





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